Le processus de sénescence correspond à la détérioration progressive des fonctions biologiques d’un organisme qui mène au déclin des probabilités de reproduction et de survie avec l’âge. Pour la plupart des animaux, dont l’homme, les patrons de sénescence de reproduction et de survie montrent des différences frappantes entre les mâles et les femelles. Par exemple, chez de nombreux mammifères, la sénescence de survie est plus intense chez les mâles que chez les femelles. Jusqu’à présent la grande majorité des études sur cette question ont été réalisées avec des modèles classiques de laboratoire. Le projet AGEX propose d’étudier les origines de la différence sexuelle dans les patrons de sénescence de reproduction et de survie avec une perspective de biologie évolutive, à partir de populations de vertébrés en milieu naturel. Les analyses intra-spécifiques seront réalisées à partir de deux populations de chevreuils, suivies depuis les années 70, vivant dans des environnements très contrastés, et seront combinées à des analyses interspécifiques réalisées à partir de bases de données démographiques sur 150 espèces de mammifères.
Parmi les facteurs physiologiques sous-jacents impliqués dans la co-variation entre les traits d’histoire de vie, le processus d’immuno-sénescence (déclin des performances immunitaires avec l’âge) est supposé jouer un rôle significatif et est au cœur du projet AGEX.
Pour comprendre l’influence des conditions environnementales sur les patrons d’immuno-sénescence, le projet testera notamment les deux hypothèses suivantes :
1) la croissance rapide et les efforts substantiels de reproduction pendant le début de la vie mènent-ils à une immuno-sénescence plus prononcée et/ou plus précoce chez des mammifères d’une grande longévité ?
2) une immuno-sénescence intense et/ou précoce provoquera-t-elle une sénescence précoce et/ou plus intense dans les performances de survie et de reproduction ?
Contact : Jean-françois Lemaitre,
jean-francois.lemaitre@univ-lyon1.fr